CAÏUS ET IRENEE
Mini drame d'Amour en 1 acte et en vers
de Xavier- Francis Labrot.
GENRE : Théâtre classique.
Personnages :
- Caïus
- Irénée
Décor :
- Près du temple d'Arthémise.
Musique :
- Une musique militaire
- Trois coups de cymbale.
Scène I
(Caïus seul)
Caïus
Je me serais passé de vous parler en vers,
Si l'auteur de ces mots, par ostentation vaine,
Ne m'avait revêtu d'un pectoral en fer,
De trop lourdes sandales, d'une toge romaine.
Est-il vraiment besoin, je vous demande un peu,
De déguiser ainsi un malheureux acteur,
Pour donner plus de poids, de noblesse et de feu
A de plates idées, à des mots sans saveur ?
Mais il ne sert à rien d'ainsi se lamenter ;
Le rideau est levé ; la pièce il vous faut voir.
Quand le vin est tiré, même s'il est mauvais,
Dès que l'on est assis, ma foi, il faut le boire.
J'étais censé venir, lorsque je suis entré,
Exprimer à voix haute mes intimes pensées.
Certes, il est peu courant, dans la vie quotidien-ne,
De réfléchir tout haut devant une salle pleine,
Mais les nécessités de l'action dramatique
Font de l'intimité tribune politique.
Je me demandais donc, en mon for intérieur,
Si la douce Irénée, à mon âme promise,
Passerait par ici, puisque c'est à cette heure
Qu'elle se rend chaque jour, au temple d'Arthémise.
(silence gêné).
Constatant qu'Irénée a un peu de retard,
Je m'en vais disserter puisque c'en est l'usage
Sur l'émoi que provoque un seul de ses regards,
Vous décrire en détail les traits de son visage.
" Que louée soit Vénus pour le souffle divin,
" Dont naquit Irénée, par un tendre matin.
Mais je crois deviner que la muse est déçue
Par la médiocrité de ces vers impromptus.
(Irénée entre à grands pas)
A défaut de tarir ma faible inspiration,
Elle me fera taire par son apparition,
Car voici Irénée, toute de blanc vêtue,
Qui s'approche d'ici, marchant à pas menus.
Scène II
(Caïus, Irénée)
Caïus
Madame … (comme il sied au théâtre classique)
Irénée (le reprenant)
… Mademoiselle
Caïus
… Monsieur le Centurion
Chef de ma brigade, m'a permis de venir
M'embusquer en ces lieux …
Irénée
… Monsieur, nous vous saurions
Gré de nous épargner vos impudents soupirs.
Les dieux soient avec vous, là, et n'en parlons plus.
Caïus
Que je taise l'amour que ce fer emprisonne ?
Que je ne cherche pas ce qui vous a déplu ?
Que je n'arrache pas ce trait qui m'empoisonne?
Irénée
Et puisque votre souhait se réduit à me plaire,
Sachez qu'un galant homme doit mettre tous ses soins
A faire ses compliments avec plus de mystère ;
Allez donc débiter les vôtres un peu plus loin.
Caïus
Ah ! Que dois-je penser de cette allure hautaine ?
De ce ton dédaigneux ? de cette voix glacée ?
Est-ce l'arrêt de mort de mon cœur oppressé
Ou la douce pudeur d'une flamme incertaine ?
Est-ce le cri d'un cœur redoutant la passion
Qui, contre son émoi, prend quelque précaution ?
Ah ! Formulez un vœu ; je l'exécuterai.
Irénée
Je ne fais qu'un seul vœu : laissez moi donc en paix !
(On commence à entendre les flonflons d'une musique militaire.)
Caïus
Vous condamnez un cœur qui soupire après vous,
Et votre impertinence provoque mon courroux.
Si vous pouviez savoir quel amant vous perdez,
Alors vous me diriez …
Irénée
… Monsieur, vous m'emmerdez.
(Hélas, trois coups de cymbale de la fanfare de l'Empereur qui passait par là ont masqué les trois dernières syllabes prononcées ; Irénée sort dignement.)
Scène III
(Caïus seul)
Caïus
L'importune fanfare de César et sa cour
M'ont empêché d'ouïr la fin de ce discours.
Mais qu'importe après tout, je vais pouvoir rêver
Au petit mot secret qu'elle a du prononcer.
Monsieur, vous me plaisez, Monsieur, vous me troublez,
Monsieur, vous m'adorez, O espoir ! O regrets !
Je reviendrai demain puisqu'elle m'y autorise
Et je vais de ce pas porter à Arthémise
Le présent que lui doit un cœur rempli de joie
Par la douce espérance qu'elle entretient en moi.
" Que louée soit Vénus pour le souffle divin,
" Dont naquit Irénée, par un tendre matin.
RIDEAU
Mini drame d'Amour en 1 acte et en vers
de Xavier- Francis Labrot.
GENRE : Théâtre classique.
Personnages :
- Caïus
- Irénée
Décor :
- Près du temple d'Arthémise.
Musique :
- Une musique militaire
- Trois coups de cymbale.
Scène I
(Caïus seul)
Caïus
Je me serais passé de vous parler en vers,
Si l'auteur de ces mots, par ostentation vaine,
Ne m'avait revêtu d'un pectoral en fer,
De trop lourdes sandales, d'une toge romaine.
Est-il vraiment besoin, je vous demande un peu,
De déguiser ainsi un malheureux acteur,
Pour donner plus de poids, de noblesse et de feu
A de plates idées, à des mots sans saveur ?
Mais il ne sert à rien d'ainsi se lamenter ;
Le rideau est levé ; la pièce il vous faut voir.
Quand le vin est tiré, même s'il est mauvais,
Dès que l'on est assis, ma foi, il faut le boire.
J'étais censé venir, lorsque je suis entré,
Exprimer à voix haute mes intimes pensées.
Certes, il est peu courant, dans la vie quotidien-ne,
De réfléchir tout haut devant une salle pleine,
Mais les nécessités de l'action dramatique
Font de l'intimité tribune politique.
Je me demandais donc, en mon for intérieur,
Si la douce Irénée, à mon âme promise,
Passerait par ici, puisque c'est à cette heure
Qu'elle se rend chaque jour, au temple d'Arthémise.
(silence gêné).
Constatant qu'Irénée a un peu de retard,
Je m'en vais disserter puisque c'en est l'usage
Sur l'émoi que provoque un seul de ses regards,
Vous décrire en détail les traits de son visage.
" Que louée soit Vénus pour le souffle divin,
" Dont naquit Irénée, par un tendre matin.
Mais je crois deviner que la muse est déçue
Par la médiocrité de ces vers impromptus.
(Irénée entre à grands pas)
A défaut de tarir ma faible inspiration,
Elle me fera taire par son apparition,
Car voici Irénée, toute de blanc vêtue,
Qui s'approche d'ici, marchant à pas menus.
Scène II
(Caïus, Irénée)
Caïus
Madame … (comme il sied au théâtre classique)
Irénée (le reprenant)
… Mademoiselle
Caïus
… Monsieur le Centurion
Chef de ma brigade, m'a permis de venir
M'embusquer en ces lieux …
Irénée
… Monsieur, nous vous saurions
Gré de nous épargner vos impudents soupirs.
Les dieux soient avec vous, là, et n'en parlons plus.
Caïus
Que je taise l'amour que ce fer emprisonne ?
Que je ne cherche pas ce qui vous a déplu ?
Que je n'arrache pas ce trait qui m'empoisonne?
Irénée
Et puisque votre souhait se réduit à me plaire,
Sachez qu'un galant homme doit mettre tous ses soins
A faire ses compliments avec plus de mystère ;
Allez donc débiter les vôtres un peu plus loin.
Caïus
Ah ! Que dois-je penser de cette allure hautaine ?
De ce ton dédaigneux ? de cette voix glacée ?
Est-ce l'arrêt de mort de mon cœur oppressé
Ou la douce pudeur d'une flamme incertaine ?
Est-ce le cri d'un cœur redoutant la passion
Qui, contre son émoi, prend quelque précaution ?
Ah ! Formulez un vœu ; je l'exécuterai.
Irénée
Je ne fais qu'un seul vœu : laissez moi donc en paix !
(On commence à entendre les flonflons d'une musique militaire.)
Caïus
Vous condamnez un cœur qui soupire après vous,
Et votre impertinence provoque mon courroux.
Si vous pouviez savoir quel amant vous perdez,
Alors vous me diriez …
Irénée
… Monsieur, vous m'emmerdez.
(Hélas, trois coups de cymbale de la fanfare de l'Empereur qui passait par là ont masqué les trois dernières syllabes prononcées ; Irénée sort dignement.)
Scène III
(Caïus seul)
Caïus
L'importune fanfare de César et sa cour
M'ont empêché d'ouïr la fin de ce discours.
Mais qu'importe après tout, je vais pouvoir rêver
Au petit mot secret qu'elle a du prononcer.
Monsieur, vous me plaisez, Monsieur, vous me troublez,
Monsieur, vous m'adorez, O espoir ! O regrets !
Je reviendrai demain puisqu'elle m'y autorise
Et je vais de ce pas porter à Arthémise
Le présent que lui doit un cœur rempli de joie
Par la douce espérance qu'elle entretient en moi.
" Que louée soit Vénus pour le souffle divin,
" Dont naquit Irénée, par un tendre matin.
RIDEAU